Le Meilleur est à venir by Françoise Bourdin

Le Meilleur est à venir by Françoise Bourdin

Auteur:Françoise Bourdin [Bourdin, Françoise]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Belfond
Publié: 2021-05-20T13:07:49+00:00


*

Dans son bureau, Margaux fixait l’écran de son téléphone, horrifiée. Un texto de petits trois mots venait de s’afficher : « Tu me fuis ? »

Gabriel avait osé lui adresser ce message au mépris de tout ce que cet envoi pouvait déclencher. Le souvenir du jour où Axel avait découvert sa liaison, justement à cause d’un texto, était encore très présent et très pénible pour Margaux, pas question de revivre ces instants. Elle l’effaça d’un geste rageur tout en se demandant si elle devait répondre. La question était évidemment motivée par son refus du rendez-vous avec Laureen, où Gabriel se serait de nouveau imposé. Il n’allait tout de même pas la poursuivre !

Elle hésita un moment. Devait-elle supprimer Gabriel de la liste de ses contacts ? Bloquer tout message venant de lui ? Une mesure de prudence vis-à-vis d’Axel et peut-être aussi d’elle-même. Car l’insistance de Gabriel était à la fois gênante et flatteuse. Il n’arrivait pas à l’oublier et se rappelait à elle dans un effort désespéré de reconquête.

Non, elle ne prendrait aucun risque, ne se laisserait pas tenter. Elle marqua son numéro comme indésirable. Sans doute serait-il vexé, triste ou en colère, mais elle ne devait pas y penser.

— Coucou, sœurette ! s’exclama Sacha en entrant. Encore au boulot ? Laisse tomber, c’est l’heure de l’apéro.

— Pourquoi ne t’annonces-tu jamais ?

— Pour ménager des surprises !

Sa gaieté fit sourire Margaux. Sacha, malgré ses défauts, finissait toujours par se rendre sympathique.

— D’accord, tu es le bienvenu, dit-elle gentiment. Allons boire ce verre, de toute façon j’avais terminé.

— Avant de rejoindre les autres, je voulais te dire que je ne t’ai acheté qu’une babiole ridicule pour Noël.

— Tu as fait comme tu pouvais, ce sera très bien.

— Non, attends, c’est parce que mon vrai cadeau est là…

D’un geste théâtral, il sortit une carte de sa poche et la lui tendit.

— Un type qui est le copain d’un copain va ouvrir une boutique à Caen. Il a acheté les murs et cherche quelqu’un pour l’agencement intérieur. D’après ce que j’ai compris, il s’agit d’un gros truc. Alors, bien sûr, j’ai vanté tes mérites professionnels ! Voilà son numéro, il attend ton appel. Et Caen n’est qu’à une centaine de kilomètres d’ici.

Margaux prit la carte de visite, la posa sur son bureau puis dévisagea son frère.

— Tu as des relations partout, on dirait ?

— Je n’ai pas de « vrai métier », comme me l’a fait remarquer ton cher mari, mais j’ai un super carnet d’adresses.

— Eh bien, tu es un bon père Noël. Merci, Sacha !

Que son frère soit pour une fois porteur de bonnes nouvelles la surprenait, néanmoins il avait pensé à elle et le « copain d’un copain » serait peut-être son premier client en Normandie.

Ils rejoignirent Axel et les enfants à la cuisine où Margaux se mit à préparer le dîner. Elle n’avait pas le savoir-faire de Viviane qui, à chacune de ses visites, régalait la famille, mais elle se débrouillait bien pour des plats simples. Elle inspecta



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